Photo concours Wildlife 2009, JL Rodriguez
Tout comme la polémique concernant les photos de mannequins des magazines retouchées systématiquement mais à qui les jeunes filles veulent absolument ressembler, la photo animalière est également sujette à controverse avec la destitution lors du fameux concours Wildlife 2009 de Jose Luis Rodriguez avec sa photo d’un loup sautant une barrière de façon pas trop naturelle au dire des puristes. J’ai assisté récemment au lynchage en règle sur un forum très couru d’un photographe dont le seul tort était d’avoir menti sur le contexte de prise de vue de son sujet. Mais les « Pros » sont-ils eux-mêmes honnêtes et intègres ? Et bien non au vue de ce que l’on découvre en coulisse : des photos d’oiseaux prises d’après l’article en milieu naturel en Hongrie mais qui s’avèrent être prises en affût payant 5 étoiles « all inclusive ». Une nouvelle génération de photographes beaucoup moins regardante sur l’éthique est née, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ai l’ivresse !
Pour l’obligation de résultat au prix fort bien sûr, on crée des nurseries artificielles, des plans d’eau plein de poiscaille et l’on appâte à grand coup de barbaque les rapaces pour que le photographe puisse leur tirer le portrait douillettement installé sur son matelas chauffant derrière une vitre sans tain, en chaussette, la cannette à la main ( j’exagère à peine !).
J’ai parcouru dans nos magazines préférés ces reportages animaliers présentés 100% bio qui doivent faire retourner dans leurs tombes bon nombre de nos maîtres animaliers. Ces derniers n’ont d’autres choix que de suivre le mouvement, c’est un peu le même problème que pour le dopage en cyclisme : tu peux rester clean mais tu finis dernier !
Sans jouer les chevaliers blancs ( quoi que…) cet article vise à défendre le photographe amateur qui concoure dans les mêmes compétitions mais qui n’osent plus dévoiler sa photo de peur du ridicule car on ne voit pas la glotte de l’animal sur celle-ci ! Tout cela reflète en fait l’image d’une société où l’on veut tout sans effort où l’on a juste qu’à payer pour atteindre le résultat : quel amateur peut débourser pour son seul plaisir personnel 2500 € pour une semaine en Affût Hongrois ou Roumain avec un retour sur investissement garanti !
Ces reportages ont tendance à se multiplier dans nos magazines favoris et je trouve la démarche dommageable pour la photo animalière respectant une certaine éthique, car ceux-là même qui fustigent les safaris photos organisés sont les premiers à se précipiter dans leur mini réserve privée, accessibles facilement pour peu qu’on y mette le prix.
Bref le débat reste ouvert mais on sait pertinemment que le dopage continue dans le domaine du cyclisme.